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Les centaines de personnes qui ont manifesté, dimanche 10 novembre à Paris, à l’appel du collectif contre la vie chère en Martinique, l’ont de nouveau exprimé : les outre-mer, frappés de difficultés sociales majeures, réclament davantage de considération du gouvernement, comme l’a rappelé Rodrigue Petitot, le meneur du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens.
Malgré ce contexte, la « mission outre-mer » du budget est menacée pour 2025 de coupes budgétaires à hauteur de 500 millions d’euros, soit une baisse de 13 % des engagements de l’Etat. Les députés, qui viennent de passer au crible le projet de loi de finances pour 2025, ont fait bloc contre ce qu’ils considèrent comme un coup de massue.
C’est « une cure d’austérité totale », commente Perceval Gaillard (La France insoumise, La Réunion). « Si on continue comme cela, on ira vers une rupture sûre et certaine de nos territoires avec la République », craint Davy Rimane (Gauche démocrate et républicaine, Guyane), président de la délégation aux outre-mer. « J’exprime de l’amertume et de l’inquiétude », abonde Philippe Gosselin (Les Républicains, Manche). Le Rassemblement national (RN), lui, qualifie le projet de « brutal, austère, injuste et méprisant ». « Au-delà de nos étiquettes politiques, il y a une solidarité ultramarine », indique le Polynésien Moerani Frébault (Ensemble pour la République, EPR), qui a tenté de porter un amendement sur la prolongation du dispositif Pinel de défiscalisation du logement, alors qu’il n’est pas applicable au territoire du Pacifique.
« Dans un contexte de manifestations contre la vie chère en Martinique, et de crise inédite en Nouvelle-Calédonie, dont le PIB est revenu à son niveau de 2003, la chute brutale des crédits est vécue comme une injustice et une double peine », a exposé, le 30 octobre, le député du Parti socialiste (PS) de La Réunion Philippe Naillet, rapporteur pour avis à la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, pour qui « c’est inacceptable dans des territoires qui vivent sur un volcan social ».
Lors de la discussion parlementaire, quelques chiffres ont été rappelés : 80 % des populations sont éligibles au logement social mais seulement 15 % y ont accès, le taux de chômage des jeunes est deux fois supérieur à celui de l’Hexagone, 30 % des Guyanais ne disposent pas d’eau potable, ou encore 70 % des habitants de Mayotte vivent sous le seuil de pauvreté. « Aucun territoire national n’aurait tenu en termes de cohésion avec des vulnérabilités pareilles », note Elie Califer (Socialistes et apparentés, Guadeloupe).
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